Bouddha dans la brume

hong-kong-lantau-tian-tan-big-buddhaLe brouillard pollué qui avait appesanti nos premiers jours s’étant légèrement levé, le Bob et je avons décidé d’aller saluer le grand Bouddha surplombant l’île de Lantau. Le téléphérique étant évidemment en réparation pour les six prochains mois, nous avons dû négocier avec les bus.

on est plutôt serré

on est plutôt serré

Tout jeune mais déjà grand, le Tian Tan Buddha (天壇大佛 ou « Bouddha de l’autel céleste » selon ma traduction pédestre) est venu installer ses 34 mètres de bronze à côté du monastère Po Lin en 1993. Il est accessible par le bus numéro 23, moyennant 17$20 en semaine ou 27$ le week-end pour un aller simple, ainsi qu’une grimpette de 268 marches. Les sièges du bus sont étroits, étant donné le besoin de caser 5 sièges par rang, mais la route qui serpente dans les montagnes est très jolie, offrant une vue sur les îles alentours et la forêt environnante.

il faut juste visualiser sans nuage

il faut juste visualiser sans nuage

Une fois débarqué à l’arrêt de bus, il faut laisser derrière soi le village à touristes de Ngong Ping et passer sous un haut portail de pierre, ouvrant sur une allée gardée par une version anthropomorphique et militaire des signes du zodiaque chinois ainsi que des vaches en liberté.

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Malheureusement, le grand Bouddha avait manifestement décidé que nous n’étions pas encore suffisamment avancés sur le chemin de l’éveil et est resté confortablement dissimulé, avec ses rois mages, dans un nuage dont la densité de gouttes d’eau allait grandissante.

trois des six devas offrant au Bouddha les 6 perfections nécessaires pour atteindre l'éveil

trois des six devas offrant au Bouddha les 6 perfections nécessaires pour atteindre l’éveil

hong-kong-po-lin-monasteryEn bas des escaliers, à droite, un autre portique nappé d’une impressionnante fumée d’encens marque l’entrée du monastère Po Lin (寶蓮禪寺), fondé en 1906. La visite est gratuite, les photos globalement interdites et on peut y rouler nos rétines dans les dorures. L’endroit étant essentiellement destiné à la prière, il est bienvenu de rester discret dans la plupart des salles ; pour les intéressés, il est possible de déposer des offrandes à différents endroits, notamment des oranges et des fleurs (même si certains des concernés n’ont pas toujours l’air convaincus).

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Devant le manque de coopération de la météo ▼ , nous avons renoncé aux balades possibles et effectué une retraite stratégique sous les nuages encombrants, vers le village de pêcheurs Tai O en contrebas (bus 21 depuis le parking de Ngong Ping).

hong-kong-po-lin-monastery-fogY aller :

arrêt « Tung chung » (東涌), terminus de la ligne orange éponyme : Tung Chung line
sortie B
puis bus 23 (une quarantaine de minutes) ou téléphérique
horaires :
10h – 17h30 pour le grand Bouddha
8h – 18h pour le monastère

Hong Kong 香港 : le manger et le boire

hong-kong-tai-o-village-street-fishComme évoqué précédemment, acquérir de quoi se sustenter est, pour les non sinophones, souvent compliqué hors des zones les plus fréquentées par des étrangers. Or, dans la mesure où nous logions chez des amis à Kowloon, nous étions bien embêtés.

boutique pourvue d'emballages, vue relativement rare

boutique pourvue d’emballages, vue relativement rare

Au supermarché par exemple, certains aliments ne sont pas traduits, et d’autres donnent en fait l’impression de l’être mais ne proposent qu’une transcription en alphabet de leur nom chinois. Donc si on ignore de quoi il s’agit en cantonnais, on continue de l’ignorer en alphabet latin.

Une des solutions à disposition des voyageurs – quoique pas forcément la plus élégante, j’admets – est de se rabattre sur des chaînes internationales, lesquelles proposent des menus bilingues et ont souvent un personnel anglophone. Une autre est de tenter de parler aux serveurs qui, s’ils parlent anglais, peuvent alors détailler au moins en partie la carte.

Sinon, il est aussi possible de se lancer en désignant le nom d’un plat sur le menu (rarement accompagné de photos).

hong-kong-tai-o-fishery-poisson-fraisEn parallèle, à l’extérieur du centre-ville, on croise beaucoup de paniers remplis de produits divers, avec le prix précisé à côté. Basé sur l’honnêteté des passants, ces mini-étals permettent de s’alimenter en produits frais à prix légers. Néanmoins, les conditions de présentations sont parfois peu motivantes pour les non-habitués (par là je veux dire « pour moi » ) ▲

Il est aussi bon de noter que les locaux n’ont pas forcément les mêmes règlementations que les pays occidentaux concernant l’hygiène et la vente (viande conservée sans système de réfrigération, à même la table en bois, etc.)

Par contre, on peut souvent choisir soi-même son poisson ou son crabe dans les poissonneries ◄ et c’est une forme de fraicheur, il faut reconnaître.

Concernant le glou, et bien que le gouvernement hongkongais tente de convaincre les habitants de boire l’eau du robinet, les locaux le déconseillent assez vivement. On ne sait si elle est considérée non potable à cause de problèmes de santé constatés par la population ou par méfiance envers la Chine, où l’eau est prélevée.

hong-kong-drink-millimeterPour palier à ce problème, il est possible d’acheter en supermarché des bidons d’eau déminéralisée, voire des bouteilles d’eau d’abord déminéralisée puis re-minéralisée. C’est le même type de liquide avec lequel nous alimentons certains produits électroménagers en vue d’éviter leur entartrement, il va donc sans dire que de l’eau ainsi traitée n’apporte pas autant de nutriments à l’organisme.

Pour les autres boissons en tous genres (et en plus de genres qu’en France, à vrai dire), on peut en trouver partout. La seule particularité étant que leur contenance est affichée en millilitres et non en centilitres, rien de trop tourneboulant.

Bonus : idée recyclage pour vos cannettes, par les habitants du village de Tai O.

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Hong Kong 香港

vue sur Hong Kong depuis Kowloon

vue sur Hong Kong depuis Kowloon

D’après les caractères chinois impliqués dan l’écriture de son nom, Hong Kong est donc soit « le port aux parfums » , soit « le port qui sent » . Il semblerait que la première version soit privilégiée.

Ancienne colonie britannique, elle est considérée comme « région administrative spéciale » de la République populaire de Chine depuis 1997. Ce qui signifie que malgré son appartenance à l’état chinois, la ville bénéficie d’une situation particulière. L’internet y est plus libre par exemple (l’accès à Google, Facebook et autres géants capitalistes n’est pas bloqué), la monnaie est le dollar hongkongais, les langues officielles sont le cantonais (et non le mandarin comme sur le reste du territoire) ainsi que l’anglais, etc. Attention concernant les déplacements : Hong Kong a également conservé la conduite à gauche de nos cordiaux voisins.

Un des avantages de cette situation est que beaucoup d’étrangers n’ont pas besoin de demander un visa, ce qui facilite la gestion de la paperasse ainsi que le passage de la douane.

hong-kong-pollution-portA notre arrivée, j’ai naïvement cru que la brume dense et éblouissante qui couvrait la ville ainsi que les montagnes environnantes était due à l’heure matinale. Malheureusement, il s’agissait d’un nuage de pollution ayant traversé la frontière chinoise (car les frontières magiques qui repoussent les pollutions sont apparemment une spécificité française, c’est dommage).

Le Bob et je avons eu besoin d’un temps d’adaptation, de fait je pense que les personnes ayant des problèmes respiratoires ne peuvent peut-être pas se promener librement dans les rues les jours les plus contaminés.

hong-kong-central-transports-tramIl est assez facile de s’y déplacer : il suffit d’acheter une carte Octopus, valide dans le métro, le train express pour rejoindre l’aéroport et les bus publics. On peut l’obtenir à la sortie de la douane à l’aéroport, pour 150$ par adulte (50$ de dépôt plus 100$ de charge). Sachant que le trajet en train express pour rejoindre le centre-ville coûte 100$, il faut la recharger immédiatement, ou prendre un bus, moins cher (39$ pour l’express, 19$ et quelques pour l’omnibus) mais plus long. Le seul point négatif de cette carte à mes yeux étant qu’elle repose un peu sur de la publicité mensongère : ni pieuvre ni poulpe n’y sont représentés.

Pour manger par contre, une fois sorti de l’île de Hong Kong en elle-même, les chaînes occidentales et traductions se font plus rares, rendant la chasse parfois quelque peu complexe. Sachant de surcroît qu’un menu traduit ne garantit pas que les personnes sur place comprennent l’anglais, évidemment. Le Bob et je avons par exemple bénéficié de l’aide d’un autre client pour passer commande dans un restaurant dont le menu affiché était traduit mais dont le personnel n’était pas habitué à parler anglais. Grâce à ce monsieur qui nous a en plus expliqué le principe de commande et récupération des plateaux, nous avons pu goûter à ça :

hong-kong-food-first-orderCertes, mes aubergines ont une drôle de tête, c’est qu’elles sont noyées dans une sauce à la viande et du poulet aléatoirement cuit. Ce fut probablement un des repas les plus salés de mon existence, mais le café était quand même moins pire qu’à Liverpool, donc ça va.